Un étudiant de l’UTC Compiègne en Indonésie

Beaucoup d’étudiants se sont déjà posé la question de partir étudier ou travailler à l’étranger. Apprendre une nouvelle langue, découvrir une autre culture… Autant de motifs différents qui illustrent un désir d’évasion. Mais entre envies, doutes, et parfois angoisses, ils restent une minorité à faire le grand saut chaque année. C’est le cas de Lucas, un étudiant de 19 ans actuellement en deuxième année de prépa intégrée à l’UTC (l’université technologique de Compiègne). Il a choisi d’effectuer un stage en Indonésie, choix qui – s’il n’est pas des plus communs – est très intéressant puisque ce pays possède de nombreux atouts : entre ses îles, ses nombreuses plages ou son climat très équatorial, il gagne à être connu. Nous avons rencontré Lucas pour vous.

(Note : avec la crise du Covid-19 qui sévit en ce moment même, le voyage de Lucas est très fortement compromis. L’entretien a été réalisé le 5 mars 2020.)

 


Comment t’est venue l’idée de travailler à l’étranger ?

Mon école exige de faire un stage à l’étranger, de partir pour travailler chez un particulier ou dans une entreprise, donc c’est pour cela que j’ai dû prendre l’initiative de partir à l’étranger ce semestre, […] l’UTC l’exige à chaque étudiant.

Pourquoi avoir choisi l’Indonésie ?

Principalement grâce à un ami qui est indonésien et qui m’a dit plusieurs fois qu’on pourrait partir ensemble pour faire ce stage à l’étranger. C’est très pratique car il a des contacts là-bas, et surtout il savait comment obtenir ce stage à Bali (île indonésienne). C’est donc pour ça que je l’ai suivi dans ce projet, je me suis aussi dit que l’Indonésie ce serait un beau pays à découvrir.

« Avec le work away on peut partir à l’étranger gratuitement »

Comment as-tu obtenu ce stage ?

Avec mon ami, on s’est dit que le meilleur moyen d’obtenir ce stage, sachant que c’est à l’étranger, c’est via le « work away », un site internet où des particuliers et entreprises postent des annonces. C’est ensuite aux étudiants ou aux intéressés de postuler en envoyant des mails et ainsi trouver un petit travail en échange, moi par exemple je vais faire un stage de web-designer. Le gros avantage de partir avec ce site c’est qu’on bénéficie d’un logement et de quoi se nourrir, mais en échange, il n’y a pas de rémunération. Donc on peut presque dire qu’avec le « work away », on part à l’étranger gratuitement.

Quelle serait ton emploi du temps durant ton stage ?

Il faut savoir tout d’abord que comme c’est par le « work away », on vit chez la personne qui nous embauche pour ce stage donc, comme on loge chez lui, le matin et le soir on partage les repas avec eux. C’est en journée qu’on est indépendant. En quelque sorte, c’est notre temps libre. C’est à nous de nous nourrir le midi. Après pour ce qui est des activités, c’est avec notre argent […] Pour ce qui est du travail, l’UTC nous demande de ne pas dépasser, les cinq heures par jour et de travailler cinq jours sur sept, […] ça laisse donc pas mal de temps libre et je pense que si on en a autant c’est que l’UTC ne veut pas qu’on ne fasse que travailler. Ils veulent qu’on découvre le pays, qu’on découvre la culture, que l’on puisse perfectionner notre anglais, qu’on puisse s’adapter au milieu en fait […] La langue ? Il y a plusieurs langues parlées en Indonésie, je sais qu’ils parlent l’indonésien, parlent très couramment l’anglais et également le français, j’ai regardé quelques annonces et il y en a souvent en français donc de ce côté là ça devrait plutôt bien se passer. 

As-tu commencé à prévoir certaines charges avant de partir ?

Oui, on a déjà pensé à tout ce qui est charge que ce soit le taux de change, le prix du billet… Ah c’est sûr que c’est assez cher ! C’est assez cher. Pour l’avion c’est 800 euros. 800 euros l’aller-retour, donc oui c’est assez cher. Mais il faut se dire que toutes les grosses dépenses qui peuvent être liées aux logements ou aux besoins vitaux sont quasi-inexistantes puisque l’on vit chez l’employeur. Mais oui ce qui est sûr, c’est qu’on a déjà commencé à économiser (rires) […] Le forfait mobile ? Vu qu’on en parle, c’est vrai qu’on y avait pas pensé, il va falloir qu’on regarde. Sinon, pour ce qui est location de véhicule, on a pensé prendre un scooter parce qu’en Indonésie, la population est assez dense donc le scooter serait le moyen de transport le plus approprié. 

Est-ce que tu penses changer après cette expérience ? 

Oui, j’espère changer ma mentalité. J’espère aussi changer ma vision du monde et du travail. Je sais qu’en effet, en Indonésie, les locaux sont assez pauvres et ils ont assez peu de moyens. Pour ce qui est du travail, j’espère apprendre à m’adapter, voir les choses différemment. 

Penses-tu repartir à Bali à l’avenir,  voir y vivre ou même juste repartir à l’étranger ?  

Je pense que ce sera mon unique expérience à Bali, car c’est assez cher, on ne va pas se le cacher. Y vivre ? (court silence) Je ne pense pas… là-bas, la vie n’est pas facile. Sinon j’ai d’autres projets à l’étranger. En effet, mon école m’impose un semestre à l’étranger lors de ma 3e année. J’ai pensé à partir au Canada, au départ j’avais pensé aux États-Unis, mais c’est assez compliqué, il faut avoir un dossier en béton derrière, donc je me suis que le Canada était plus abordable. En dehors de ça, l’idée de repartir à l’étranger… oui c’est un projet en tête.

Pourquoi penses-tu qu’il y a de plus d’étudiants qui partent à l’étranger ? 

Je pense que s’il y a de plus en plus d’étudiants qui partent faire des études ou des stages à l’étranger, c’est que déjà, ça importe un plus dans l’expérience professionnel, sur ton CV. Aussi, car ça te donne un défi. Derrière, tu te dis… Je vais devoir parler anglais, je vais devoir m’adapter, je vais être tout seul, je vais devoir me débrouiller seul, être organisé… Donc c’est des défis ! C’est le goût de l’aventure, du risque, du doute aussi. Tu sors de ta zone de confort. C’est l’âge où tu te cherches parfois. Tu en as marre de ton train de vie et tu recherches autre chose, tu veux développer des facettes de ta personnalité, faire des rencontres, être confronté à une autre culture, te sentir dépaysé… Bref, plein de petites choses. Je pense aussi qu’aujourd’hui avec la mondialisation et les réseaux sociaux, les gens sont de plus en plus curieux, ils voient beaucoup de gens tenter leur chance et ils se disent « merde, pourquoi pas moi ? » (rires)

Pour finir, aurais-tu un conseil à donner à ceux qui hésiteraient à partir ?

Je conseillerais de s’y prendre beaucoup à l’avance, parce que partir à l’étranger ce n’est pas rien ! Ça nécessite une grosse organisation, il faut réussir à trouver le stage, les personnes à contacter sur place, il faut trouver l’entreprise ou l’école. Sinon il ne faut pas hésiter à se renseigner, se documenter, prendre contact avec des personnes qui sont déjà parties dans le pays en question pour avoir un retour sur leur expérience. Voilà, ce serait mes conseils.

Propos recueillis par Abel Clin et Nathan Scholtès
L2 Science Politque

 

 

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