Après les récentes agressions survenues au cours de ces derniers mois contre les élus locaux, le sentiment d’insécurité reste de mise. Face au constat d’une forte augmentation des atteintes aux représentants de l’état, dans un contexte social fort, le premier ministre Jean Castex, a dénoncé des « violences inacceptables », et s’est engagé à « punir ces actes ignobles ».
Trois élus agressés quotidiennement en 2021.
Ces derniers mois, les agressions envers les élus de la république se sont distinctement multipliées. Qu’il s’agisse de menaces de mort, de jets de projectiles, ou encore d’actes de vandalisme, les représentants politiques deviennent la cible inévitable de la colère sociale. Selon des données du ministère de l’intérieur, transmises à l’Agence France Presse, les agressions physiques contre les élus ont augmenté en France de 47% sur les onze premiers mois de 2021, quantifiant à 1 186, le nombre d’élus violentés. Parmi les principales victimes, les maires et adjoints sont les plus exposés aux incivilités de leurs administrés. 605 d’entre eux, ont déposé plainte en 2021.
« On n’a plus de respect pour l’autorité ». (Christophe Vassent).
Des faits qui se répètent, comme à Eppeville, commune de 1 800 d’habitants située à l’est de la Somme. Le 14 juillet dernier, alors que le bal organisé par la municipalité se clôturait, le maire Christophe Vassent, a tenté de s’interposer dans une bagarre entre plusieurs individus. « Il y avait des enfants. Ma seule préoccupation était de protéger la population d’éventuels débordements », a déclaré l’édile. C’est à cet instant, que le maire a réceptionné deux coups de poings au visage. Blessé à l’arcade sourcilière, Christophe Vassent a reçu 8 points de suture. « Je ne m’apitoie pas sur mon sort. J’ai repris le travail, dès le lendemain. Ce sont des aléas déplorables, mais la vie continue », soupire l’élu.
Huit mois après le dépôt de plainte en gendarmerie, la procédure judiciaire tarde à s’enclencher « Je connais les gens qui m’ont agressé. Ils habitent la commune. J’attends de la justice qu’elle fasse son travail, et surtout qu’on lui en donne les moyens », poursuit l’édile, qui avait déjà été victime d’une agression verbale avec menaces de mort en 2020.
Les domiciles pris pour cible.
Depuis plusieurs mois, les atteintes à l’intégrité morale et matérielle des députés se multiplient. En affirmant leur positionnement de soutien aux mesures sanitaires, plusieurs députés de la majorité se sont vus agressés à leur domicile. Le 29 décembre 2021, vers 2h du matin, alors qu’il sommeillait à son domicile, le député (LREM) de l’Oise, Pascal Bois, est soudainement réveillé par les pompiers, qui venaient de circonscrire l’incendie de son garage : « Voir son chez-soi en flamme est traumatisant. J’ai traduit cet acte comme une atteinte à ma fonction », déplore l’élu. D’autant plus, que sur le mur extérieur du garage, les enquêteurs ont rapidement constaté un tag faisant référence au pass vaccinal. Une série de pressions, qui n’enlève rien à la détermination du parlementaire, Pascal Bois l’assure, « Il y a une part de colère contre cette bêtise humaine et contre ces voyous qui ne respectent pas la démocratie. Mais je resterai debout ».
Tristan F.