Depuis maintenant quelques années les réseaux sociaux sont devenus le
principal média consommé par les jeunes de 18 à 25 ans qui y passent en moyenne 3h
par jour. C’est par ces médias que passe la majorité des informations consommées. Ces
«jeunes» (majoritairement étudiants) qui ne sont pas encore dans la vie active ou qui
viennent d’y rentrer se politisent et renforcent leurs idées à travers les discussions et les
actualités qu’ils leur parviennent via les réseaux sociaux.
Un élément devenu central pour faire campagne :
Cet attrait des jeunes pour les réseaux sociaux attire l’attention de divers
groupes politiques qui y voient un potentiel pour toucher des jeunes. En réalité, le
phénomène de politisation de ces médias a commencé bien avant que les plus grands
acteurs politiques ne se les accaparent. Notamment grâce à la totale liberté d’expression
qu’offraient ces réseaux permettant les débats entre utilisateurs ainsi qu’à la libre
circulation des informations qui permettait à chacun de s’informer et ainsi d’avoir les
connaissances pour se politiser et remplir son rôle de citoyens. La politisation, c’est
renforcer avec l’arrivé d’acteurs politiques majeurs qui utilisent ces nouveaux outils pour
pouvoir directement diffuser leurs idées. Ce phénomène a commencé notamment en 2007
avec le premier compte Tweeter de politique été créé par une candidate de Modem ; la
pratique s’est ensuite institutionnalisée. À présent, tous les candidats à l’élection
présidentielle possèdent des comptes sur l’ensemble des réseaux sociaux et y font
campagne (Instagram, Twetter, TikTok….). L’innovation dans le domaine ne s’arrête
jamais, le candidat Emmanuel Macron a ouvert un serveur Minecraft c’est-à-dire qu’il a
créé tout un univers fictif dans le jeu vidéo susnommé dans lequel il peut mener sa
campagne à loisir. Cette grande première s’accompagne d’un autre exemple celle d’une
vidéo faite avec un duo de « Youtubeur » comique (Mcfly et Carlito) diffusé sur le réseau
Youtube.
Une politisation forte qui amène un nouvel attrait pour la politique :
La politisation des jeunes se fait ainsi sur les réseaux sociaux et se renforce
lorsque le jeune a réussi à identifier les idées qu’il va supporter. L’algorithme va accélérer
l’effet de politisation puisque ceux-ci vont se mettre à proposer des contenus se
rapprochant le plus de ceux que l’utilisateur apprécie l’enfermant de plus en plus dans une
idée précise. La pluralité disparaît au profit d’un partie ou d’une idéologie unique qui sera
la seule chose recommandée à l’utilisateur. La diversité de contenu présent sur les
réseaux sociaux vont permettre à chaque groupe de pensée d’avoir assez de contenu
pour s’enfermer dans une seule partie du spectre politique, va créer des références
propres (humour, langage, etc…) augmentant d’avantages l’aspect soudé du groupe par
un effet de tribalisme. Ceci va alors construire une politisation forte des jeunes et une
grande polarité. Cela va se traduire par un retour en force des extrêmes très présent sur
ces mêmes réseaux. Les jeunes étant très politisés et ancrés profondément dans leurs
groupes politiques grâce aux réseaux sociaux vont à nouveau s’impliquer dans la politique
et y retrouver un attrait. En effet la tranche d’âge des 18/25 ans qui était la plus
abstentionniste à l’air de vouloir retourner aux urnes en cette élection 2022 (environ 80%
voudrait voter à ces prochaines présidentielles).
Bocquet Alix
Science Politique