Le Malaise grandissant des étudiants infirmiers au CHU d’Amiens

Depuis la pandémie du Covid, le personnel médical est au coeur de l’actualité médiatique mais les étudiants infirmiers doivent être également au centre des attentions. Ces étudiants rencontrent les mêmes difficultés que le personnel médical professionnel de l’hôpital

Un sentiment de non reconnaissance et des indemnisations de travail dérisoire

Pour une grande majorité des étudiants infirmiers du CHU d’Amiens, leur ressenti est de pas être pris en considération par le gouvernement, au même titre que les professionnels de santé. Notamment, ils font valoir que leurs rémunérations lors des stages, ou alors, lorsqu’ils travaillent pour améliorer leur quotidien, sont des paies extrêmement sommaires, voir sous payé, et bien souvent versé en retard. Plusieurs d’entre eux ont travaillé pendant la pandémie en tant qu’aides-soignants mais ils n’ont pas bénéficié des primes covid car ils ne sont pas reconnus comme professionnels alors que leurs charges de travail étaient les mêmes que les professionnels.

De plus, ce manque de considération peut être très mal vécu, les étudiants se découvrent comme étant des marionnettes » de l’hôpital; un étudiant déclare : « nous sommes professionnels que lorsque ça les arrangent ». En fin d’année 2020, les étudiants ont dû faire face à une charge supplémentaire, celle du parking payant pour les étudiants infirmiers. De nombreuses mobilisations ont eu lieu en vain. Suite à cette affaire, aujourd’hui beaucoup d’entre eux ne veulent pas postuler pour leur première affectation au CHU d’Amiens après l’obtention de leur diplôme pour la raison du fossé qui s’est créé entre les étudiants et la direction du CHU ainsi que certains professionnels de santé.

Être étudiants infirmiers mais dans quelles conditions ?

Lors du stage infirmier, certains étudiants infirmiers ressentent un sentiment de ne pas être apprécié à leur juste valeur par certaines équipes soignantes, des encadrants qui les rabaissent parfois par manque de temps. Ils n’ont pas la possibilité de prendre des initiatives dans certains services car il y a un manque de personnel professionnel qui ne permet pas cette liberté de les encadrer correctement. La plupart de ces étudiants sont sujet à un stress permanent de bien faire, car leur réussite scolaire en dépend.
Un grand nombre d’entre eux sont obligés de travailler en plus de leur étude car la vie quotidienne est de plus en plus compliquée, et de plus en plus onéreuse. Le problème du parking n’a rendu la situation que plus néfaste. Certains ont des difficultés financières lors des fins de mois et sont obligés de travailler en plus en tant qu’aide-soignant à l’hôpital, intérimaires ou dans d’autres organismes. D’autres ajoutent même que si leurs parents ne leurs venaient pas en aide ils leur seraient alors difficiles pour eux de continuer leurs études.
De plus la pandémie a initié des doutes dans leurs choix de carrière. Faire face à tant de souffrance, à un manque d’effectif flagrant, des conditions de travail très sombres, déplorable, ainsi qu’une prise en charge des patients dégradée, leur avenir au sein de ce secteur règne autour d’une indécision. Certains des étudiants vont jusqu’à se comparer « d’être ouvrier d’usine » à cause de ce manque relationnel patient à professionnel.

Mais pour autant, ce métier reste une vocation, prendre soin des personnes et être à leur écoute.


PERDRIX Mathilde

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