Situé dans la rue du Hocquet, le “frigo partagé”, a un but et un fonctionnement simple. Les personnes qui veulent donner de la nourriture, disposent leurs produits dans le frigo, et les personnes dans le besoin, ou toutes personnes qui le souhaitent, peuvent se servir. J’ai pu rencontré un des acteurs qui a monté ce projet, Mathias Hurpé, président de l’association du FEU, qui se trouve au même emplacement que le frigo partagé.
Il me présente son association, le FEU, foyer angélique universitaire, il s’agit d’une association culturelle, qui comme
son nom l’indique inclu des activités cultuelles. Il me parle ensuite des valeurs de l’association, il en énumère 4 : “ La
compassion, l’animation, la sensibilisation et la formation” et m’explique ce que ces valeurs signifient pour lui :
“La compassion, c’est le soin des étudiants, s’occuper de tous les étudiants, quels qu’ils soient, je ne fais pas de distinction selon les religions, je m’intéresse et veux aider tous les étudiants. Ensuite, avec l’association, on anime, c’est-à-dire qu’on permet aux étudiants de se socialiser, surtout pour des étudiants qui sont pas du coin et qui connaissent pas grand monde, ici au FEU (le foyer de l’association) tout le monde peut venir et rencontrer du monde, et partager des moments. Mon but avec l’association, c’est de faire rencontrer des cultures”. L’aspect presque universelle de l’association lui semble très importante, on sent qu’il souhaite vraiment accueillir tout le monde et mettre tout le monde à l’aise dans un environnement bienveillant.
Il poursuit sa déclaration en me parlant des aspects plus liés a la religion de son association, “on fait aussi de la sensibilisation au message de la Bible, du coup c’est pas des activités cultuelle, c’est plutôt des soirées discussion autour de la Bible, des sortes de conférences culturelles”. Mathias vient enfin à me parler des activités cultuelles de l’association, tout en insistant sur le fait qu’ils ne font de prosélytisme au FEU, “on fait de la formation pour ceux qui veulent en savoir plus sur la Bible, en fait on forme des étudiants chrétiens et on fait le lien avec l’église”.
On est ensuite passé au vif du sujet, le “frigo partagé” et comment il a été créé, Mathias me raconte que “le projet du frigo, il est parti d’un autre projet, un projet avec des chèques repas qu’on distribuait aux étudiants, et des distributions alimentaires pour qu’ils puissent manger pendant le début du premier confinement”, il me parle ensuite de son rêve, qu’il aimerait accomplir avec l’assos’ : “mon rêve c’est de pouvoir accueillir tout étudiants qui soient, quelque soit sont
background”.
En réalité, le projet du frigo partagé, est un projet monté avec plusieurs associations, les robines d’ébènes et des projets citoyens, qui s’étaient organisés déjà un an en amont avant la consécration du projet. Le FEU s’est simplement proposé d’accueillir et de gérer le frigo. Leur but, ce qu’affirme Mathias, est de “lutter contre la précarité étudiante, et en même temps on s’associe à d’autres assos’ qui luttent contre le gaspillage”. Il est aussi très fier de pouvoir me dire qu’il s’agit d’un projet local.
Le FEU s’organise donc pour s’occuper du frigo : “on fonctionne avec des bénévoles, on sort et on rentre le frigo tous les jours, on le nettoie deux fois par semaine, et bien sûr on le désinfecte”. Il me parle des soucis qu’ils rencontrent néanmoins : “on manque de bénévoles pour amener de la nourriture dedans, mais ça va, pour le nettoyage et ranger le frigo c’est surtout les étudiants du FEU qui s’en occupent, et puis c’est difficile de faire la traçabilité pour vérifier l’utilisation du frigo par les gens”. Mathias reste tout de même très positif sur l’utilité du frigo, “on voit que le projet fonctionne, qu’il répond à un besoin, dès qu’il y a de la nourriture dedans, ça reste pas longtemps, et surtout le project est connu, les gens connaissent le frigo partagé. On a souvent des retours en plus, les gens nous remercient ou remercient les bénévoles quand ils les voient. On a aussi eu quelques retombées journalistiques positives, et puis la visite de quelques élus”. Il me dit aussi avoir reçu la visite de représentants de la mairie, qui ont encouragé le FEU dans son action, mais Mathias me dit que la mairie les a prévenus qu’il ne fallait “ aucun soucis avec l’hygiène, parce qu’au moindre soucis ils vont nous tomber dessus”, plus tard, il me dira qu’il est satisfait de l’impact que le frigo a eu, puisque aujourd’hui d’autres projets se construisent et sont validés par la mairie. Le FEU et les autres associations sont donc très satisfaits de la tournure qu’a pris le projet du “frigo partagé”. Mathias me parle aussi des autres projets que mène et envisage de mener l’association du FEU. Un bien bel avenir se profile donc pour le milieu associatif d’Amiens.
Gaëlle Niay
L2 Sciences Politiques, 2022
