Comment s’organise la diaspora des étudiants ivoiriens ?

En 2022, selon Campus France, Amiens comptabilisait 31.000 d’étudiants dont 15% d’étrangers. La ville d’Amiens comme de nombreuses villes de France accueille chaque année un quota d’étrangers de divers pays.
Tristesse, distance, manque d’argent, stress… sont la traduction d’un quotidien bien
difficile pour ces nouveaux arrivants et pour se soutenir mutuellement, des groupes d’étudiants du même pays se rencontrent régulièrement pour partager des activités, des expériences ou même des mets.


La Côte d’Ivoire, un pays nécessitant une diaspora


Parmi de nombreux pays étrangers, c’est la diaspora ivoirienne qui intéresse cet article.
La Côte d’Ivoire, pays de l’Afrique de l’Ouest comptabilisant environ 26 millions d’habitants a une grande partie de ses jeunes qui immigrent en France dans le cadre de leurs études. La Côte d’Ivoire est connue en Afrique pour être un pays accueillant et chaleureux et il est important pour ses ressortissants d’être entourés de leurs pairs afin de ne pas tomber
dans une dépression car les ivoiriens sont un peuple qui a du mal à se mélanger à d’autres.

Soirée jeux entre étudiants ivoiriens

Retrouvailles avec ses pairs, un soulagement pour certains


Certains ivoiriens sont à Amiens depuis dix ans, d’autres depuis un an mais une seule chose les lient : le ressenti d’être entouré des siens comme en témoigne Roger Laubhouet, en 2e année de médecine :
« Ça m’a fait plaisir de savoir que je n’étais pas le seul à être venu dans une ville inconnue comme Amiens, d’habitude mes mogors(amis) partent à Lille, Paris ou Bordeaux, c’était un soulagement de voir que nous étions quatre de ma promotion à Amiens ».

Avec le problème du racisme, de la xénophobie ou la sensation de ne pas être à sa place, l’idée d’avoir des amis de leur culture représente un réel soulagement pour les ivoiriens interrogés.

Plat d’alloco (bananes frits)

Des centres d’intérêt à partager


De fil en aiguille, plusieurs d’entre eux ont réussi à sympathiser grâce à des organismes comme l’université, les associations ou l’église afin de créer une communauté plus grande. Ces ivoiriens ont partagé leurs différentes activités une fois réunis : certains se réunissent les vendredis soirs pour partager des mets du pays comme le garba (semoule
de manioc accompagnée de thon), l’alloco (plantains frits), des sauces.. « chiller » ou faire des trends TikTok. D’autres vont en boîte en groupe pour s’habituer à l’ambiance française:
« l’ambiance est différente de chez nous, on va se gninin (boire) et représenter le 225».


Partage de certaines difficultés


Ces étudiants n’ont pas eu le même parcours pour arriver en France et souvent ils en discutent. Certains ont eu des difficultés pour avoir un rendez-vous à l’ambassade, d’autres l’ont eu plus facilement. Pour s’entraider, il y a un groupe WhatsApp des ivoiriens d’Amiens qui existe. Ce groupe regroupe le plus d’ivoiriens possible mais la plupart des membres sont des étudiants en fin de cycle. Ils partagent les aides, d’éventuels conseils pour permettre aux nouveaux de bien se sentir dans la ville. Dans ce groupe, certains ont su qu’ils avaient droit à l’APL, à des bourses… Les anciens organisaient des rencontres pour mieux orienter les nouveaux avec les démarches pour le titre de séjour. Ces
moments de convivialité ont été vécus: « comme un retour au pays » selon certains .


HONORIANE COFFI

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