La face cachée de la réalité des étudiants russes vers la précarité forcée

Incertitude sur l’avenir, instabilité financière et peur de ne pas pouvoir poursuivre leurs études, telle est la situation dans laquelle se trouvent de nombreux étudiants russes en France.


Le début des difficultés financières

Blocage des ressources pour le paiement

La situation économique s’est progressivement dégradée. Tout d’abord, nous avons été confrontés au blocage de toutes les cartes bancaires russes : il est devenu impossible de payer dans les supermarchés, de retirer de l’argent ou de payer en ligne. En d’autres termes, les cartes bancaires sont devenues des objets en plastique inutiles.

Les services permettant d’envoyer de l’argent dans le monde entier ne fonctionnent plus pour envoyer de l’argent depuis ou vers la Russie. Cela signifie que l’étudiant moyen qui recevait de l’argent de sa famille chaque mois n’a plus accès à son propre argent.
Les étudiants se sont donc retrouvés dans une situation où tout moyen d’obtenir de l’argent était bloqué. Certains étudiants se sont retrouvés dans des situations encore plus difficiles, car ils ont perdu leur bourse, comme le décrit l’article sur les étudiants de l’EHESS.


L’interdit des opérations financières en France


Face à cette situation de blocage, de nombreux étudiants, dont je fais partie, ont eu besoin d’ouvrir un compte bancaire français, ce qui s’est avéré être un véritable défi. Toutes les banques, même en ligne, ont refusé la demande: le motif n’était pas expliqué, quelque part ils disaient carrément que c’était à cause du passeport russe.
La question typique était :

« Pourquoi êtes-vous venu chez nous alors qu’il y a tant de banques ? ».


Dans ce cas, beaucoup se sont adressés à la Banque de France, qui les a obligés à ouvrir un compte, mais cela nécessitait une l’attestation de refus d’ouverture, qui n’est généralement jamais donnée.


La peur de ne pas pouvoir continuer des études augmente

À la recherche de ressources financières


Le blocage total des financements a un impact énorme sur la vie des étudiants. Trouver un emploi n’est pas plus facile que d’ouvrir un compte en banque, car les refus accompagnent l’étudiant russe même lorsqu’il cherche le plus petit boulot. L’instabilité forcée de la situation les contraint à prendre des mesures extrêmes: certains vendent leurs objets personnels.

Le renouvellement d’une carte deséjour en question
Si les événements précédents peuvent être considérés comme des difficultés, le permis de séjour est l’un des cauchemars de l’étudiant russe, car il peut faire s’effondrer tous les efforts en un instant.
L’un des principaux critères pour l’obtention d’un titre de séjour est de disposer d’une certaine somme d’argent pour toute la durée des études, ce qui équivaut à 650 euros par mois. Dans la situation actuelle, il peut ne pas être possible de prouver la stabilité financière, ce qui entraîne des refus de la part de la préfecture.

Cette situation n’a pas encore de solution et les étudiants se trouvent dans une position très précaire, mais il y a quelques conseils pour trouver de l’aide :
Les épiceries solidaires (comme AGORAé)
Croix-Rouge (Distribution alimentaire)
Le CROUS
Pour le titre de séjour :
rédiger une lettre explicative sur la situation financière.


NM

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