Face à une hausse de la précarité étudiante pouvant être expliquée par la conjoncture économique actuelle ou encore par un système de bourse jugé inégalitaire, de plus en plus d’étudiants se retrouvent dans la nécessité de travailler en parallèle de leurs études afin d’avoir une source de revenu. En avril 2021, 40% des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur affirment travailler en même temps que leurs études selon l’Observatoire national de la vie étudiante et 12% en parallèle de leurs études. De nombreuses études récentes permettent de mettre en lumière les effets malsains que représente cette charge de travail supplémentaire sur les résultats scolaires, mais aussi sur la santé physique et mentale des étudiants. Dans cet article nous mettrons à l’épreuve ces différentes études avec le
témoignage de 2 étudiants amiénois.
Des effets néfastes sur les résultats scolaires
Pour les étudiants, réussir leurs études doit rester leur principal objectif. On remarque une corrélation entre l’échec des étudiants dans les études supérieures et le fait de travailler en parallèle. Le salarié étudiant est désavantagé avec un taux de réussite beaucoup plus faible comparé aux étudiants non salariés. 18% des étudiants estiment selon le Ministère du Travail et l’Observatoire de la Vie étudiante Un redoublement à aussi pour conséquence un allongement drastique des années d’études. Selon Julien Berthaud, docteur en sciences de l’éducation :
“Parmi les étudiants salariés, on voit des taux de réussite annuels plus faibles. On remarque également les chances de voir le parcours universitaire se terminer à l’heure s’amenuiser, créant donc un allongement des études”.
Des conséquences sur la santé
La charge de travail au cours des études supérieures n’est pas à prendre à la légère. Entre une plage horaire de cours en présentiel étendu et l’importante charge de travail personnel à fournir, les étudiants salariés se retrouvent alors avec des plannings surchargés leur permettant uniquement de travailler le soir. Selon un rapport d’étude publié par IRSST portant sur la santé des étudiants, on remarque que les étudiants rencontrent des troubles du sommeil ou encore des douleurs physiques. C’est le cas de Matys, 19 ans, étudiant en BTS et équipier polyvalent en restauration rapide. Au cours de l’entretien, Matys raconte que son emploi du temps (environ 30h par semaine) lui permet de seulement travailler le soir après les cours (18h00 / 02h00) ou bien le week-end toute la journée. De ce fait, ses
habitudes de sommeil sont ainsi modifiées et certains de ces problèmes de santéresurgissent à cause de l’accumulation de fatigue. Néanmoins, Matys ne ressent pas de douleurs physique ou de blessure notable malgré un travail exigeant physiquement.
T.V.