Solidarité avec les migrants : Entretien avec l’ASMA

Nous sommes allés nous entretenir avec Lansana Oularé, président de l’Association de Solidarité avec les Migrants d’Amiens, pour discuter des actions de son organisation et des difficultés qu’ils peuvent rencontrer.

C’est quoi, l’ASMA ?


En 1996, après le durcissement de certaines lois anti-immigration (loi Pasqua), des migrants se réfugient au sein de l’église Saint Bernard pour éviter l’expulsion. À l’issue de cette affaire, il est décidé de créer des antennes dans toute la France ayant pour but de protéger les demandeurs d’asile. Dans la Somme, c’est l’Association de Solidarité avec les Migrants d’Amiens qui est créée, au départ principalement dirigée par des religieux.


Le principal objectif de l’ASMA est d’aider financièrement les demandeurs d’asile dans leurs démarches. Elle s’occupe aussi des étudiants étrangers, les assiste pour trouver un travail et à régulariser leur situation. Une autre association directement liée à l’ASMA, le Collectif de Sans Papiers est chargée des accompagnements plus administratifs : monter le dossier, mettre en lien avec la préfecture ou les avocats.

L’organisation d’activités culturelles est importante.

Le président de l’ASMA nous explique que l’on va leur montrer les points importants de la ville, leur faire découvrir
des lieux culturels comme le musée ou la bibliothèque. Comme il l’explique : « l’immigration est une façon d’enrichissement de l’interculturalité », l’occasion de faire découvrir aux autres demandeurs d’asile une cuisine qu’ils n’ont pas l’habitude de manger.


La dépendance au contexte international


Pour le président de l’ASMA, il y a une multitude de raisons qui poussent les migrants à venir se réfugier en France :
« Tout le monde rêve de vivre mieux, se sentir en sécurité, retrouver une sécurité alimentaire, sanitaire, physique et morale ». Prenant l’exemple des Afghans fuyant le régime taliban, il explique : « Ils savent que contrairement à ce que disent les médias, la France n’est pas un Eldorado. Cependant, ils savent que quand tu es là, tu es libre. C’est cette liberté là qui interpelle ».

Les actions d’aide de l’ASMA sont donc intimement liées au contexte international. Pour Lansana Oularé : « La Lybie était une forme de digue face à un courant marin très fort qu’ils ont brisé ». C’est à partir de cet événement que les déplacements de populations n’auraient cessé de s’intensifier, agissant comme un effet domino sur les
pays alentours.

Les difficultés de l’association

Le président de l’ASMA nous précise qu’il a des bases dans plusieurs langues ce qui l’aide beaucoup, mais que parfois la barrière de la langue freine vraiment la prise en charge, en me donnant l’exemple d’une personne venant d’Angola difficile à prendre en charge pour ces raisons.


Autre difficulté, la relation avec l’Etat. Lorsque je pose la question au président de l’ASMA : « Non il n’y a pas d’aide. Ni d’aide au niveau de la mairie, ni au niveau du département ». Il reste le problème financier « L’argent c’est le nerf de la guerre partout ». Mais aussi un côté plus relationnel : « La difficulté c’est aussi quand on voit des familles dans la rue. « Qu’est-ce qu’on va faire avec ? Où les mettre ? Ce côté relationnel là impact beaucoup, quand tu vois une dame qui
se promène, qui a deux enfants et qui n’a pas de solution »


Sources de l’article : entretien avec le président de l’ASMA, statistiques INSEE.


Justin V

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