Accès aux Masters, une nouvelle difficulté pour les étudiants ?

Malgré le nombre croissant d’étudiants diplômés d’une licence, l’accès au master
n’est, quant à lui, pas adapté à ces nouvelles arrivées.
Par Clara B.

Qu’est-ce que la plateforme eCandidat ?

ECandidat est la plateforme dédiée à l’inscription des étudiants dans l’enseignement
supérieur à l’université, de la Licence 2 jusqu’au doctorat. Chaque université possède
son propre accès, il est donc nécessaire de créer un compte différent pour chaque
établissement. Certains établissements possèdent des sites différents en fonction d’une
demande de candidature en Licence, en Master, en Doctorat, en DU, ou pour une autre
formation. (Studyrama).

Un « état des lieux » nécessaire

Malgré les efforts de l’État en mettant en place un début de solution avec
Trouvemonmaster, il est important d’exposer les difficultés que rencontrent les étudiants.
Depuis quelques années, nous pouvons constater que la tendance à faire des études plus
longues se généralise. En effet, la population étudiante ne cesse d’augmenter en 1er cycle et
pourtant les places en 2nd cycle ne changent pas significativement. D’après le journal Le
Monde, entre la rentrée 2010 et la rentrée 2019, le nombre d’étudiants en licence progressait
mais les places n’augmentaient que très peu en master. Selon les derniers chiffres
disponibles portant sur 2019-2020, il est possible de recenser 1 million d’étudiants en
licence contre seulement 580 000 en master. En outre, L’Étudiant nous explique que 997 465
étudiants étaient inscrits en cursus licence en 2019–2020 et qu’en 2021, 170 000 places
étaient disponibles en master.
Nous pouvons également mentionner le mouvement étudiant présent sur Twitter
« #EtudiantsSansMaster » qui représente véritablement les oubliés de la sélection en Master.
Ce mouvement permet aux étudiants de prendre la parole sur la situation compliquée que
certains peuvent vivre. Les sélections sont alors jugées trop sélectives et élitistes, voire
injustes.

Des étudiantes témoignent…

Après un parcours en licence semé d’embûches, Manon explique ses difficultés pour obtenir une
place master. Manon P. a candidaté pour les deux seuls masters publics de mode en France. Des
masters privés existent mais leur coût s’élève de 40 à 50 000 euros, inaccessibles pour Manon.
En parallèle, son directeur de licence avait expliqué aux étudiants que l’aspect professionnel de leur
licence ne leur permettait pas d’accéder aux masters en raison des quotas, ce qu’ils ignoraient en
intégrant la licence. Manon dénonce un manque réel d’information. Son moral était atteint, ne
mangeait et ne dormait plus. Chaque promotion dénombrait 40 étudiants pour 4 places disponibles
réparties sur 2 masters publics. Manon a candidaté malgré l’opposition de ses professeurs et a été
acceptée en M1 mode et communication à Lyon. L’épuisement et le stress de la situation ont joué
sur sa santé et son état psychologique. Elle a été choquée par le manque de soutien des
enseignants, les méandres du système, poussant les jeunes à stopper leurs études.

Un espoir d’amélioration ?

La mise en place de Trouvemonmaster ou de SOS inscription par l’association étudiante UNEF
présentent un début d’amélioration. La plateforme trouvermonmaster.gouv.fr, recense l’offre de
masters en France et devrait par ailleurs être améliorée. Il sera possible de postuler directement sur
cette plateforme d’ici 2023 au plus tard. SOS inscription aide et accompagne les jeunes pour
l’accès à l’enseignement supérieur. L’UNEF, aux côtés de l’UNL, la FCPE, le SAF et PLUS, a mis en
place ce dispositif qui chaque année, accompagne des milliers de jeunes sans inscription.