Amiens et la shoah, cette femme dédie sa vie au devoir de mémoire

“Derrière chaque nom, il y a une vie”, voici ce qu’évoquait Claude Watteel, professeur

d’histoiregéographie dans la somme à ses élèves. Le 4 janvier 1944, les heures les plus
sombres de la collaboration pétainiste frappent la ville d’Amiens. Aux premières heures de
l’aube, les agents de la gestapo raflent sans ménagement les derniers Juifs cachés encore
présents dans la ville. Une centaine d’individus seront ainsi déportés vers Auschwitz, où ils y
seront assassinés dans des conditions innommables, parce que nés juifs. À l’occasion de
l’inauguration de la rue Cécile Redlich en janvier 2022, il est important de se rappeler
pourquoi, le devoir de mémoire reste fondamental dans notre société.


J’irais alors à la rencontre de Mme Mukamusoni. Cette femme, présidente de l’association
pour la mémoire de la résistance et de la déportation dans la somme dédie son existence, sa
vie au devoir de mémoire.

Les SS ont pris son nouveau-né, ils l’ont jeté en l’air et se sont amusés à lui tirer dessus.

Après cela, la pauvre femme est devenue folle. ”

Julia Wallach

En effet, la Seconde Guerre mondiale fut marquée par le pire génocide que l’histoire est
connue. Pendant plus de 6 ans, l’Europe fut le théâtre des pires atrocités commises par des
êtres humains. Les pogroms, les ghettos et les camps de concentration sont au centre du
processus d’extermination de masse imposé par le 3ème Reich. Le 29 et 30 septembre 1941,
ce sont 33 771 personnes qui sont assassinées par balles dans le ravin de Babi-Yar. Entre le
15 mai et le 9 juillet 1944, plus de 434 000 juifs hongrois perdent la vie au camp
d’extermination d’Auschwitz. In fine, plus de 6 millions de personnes dont 1 500 000 enfants
y périrent. En France, environ 80 000 personnes périront dans les camps de concentration
dont 11 000 enfants. Depuis plus de 80 ans, les témoins de ces horreurs disparaissent petit à
petit, leurs messages avec eux. Constamment remise en cause par le négationnisme, les
acteurs de la mémoire ont plus que jamais le devoir de faire perdurer les témoignages à
travers l’histoire, afin que nous n’oubliions jamais, que ces atrocités ne se reproduisent plus.
J’irais alors à la rencontre d’une femme qui a décidé de consacrer son existence à rendre
justice aux victimes de la barbarie nazie.

“Nous sommes allés visiter le camp du Struthof, une élève m’a dit : madame, maintenant on
vous croit”

Après un entretien d’une heure, l’échange avec Anatolie fut très instructif. Anciennement
professeur d’Histoire, c’est en aidant, pendant 15 ans les élèves de collège à préparer le
concours de la résistance et de la déportation que Madame Mukamusoni c’est investi dans
l’association. “Dans la somme, il n’y a rien”, voici le combat que mène l’association afin de
créer un mémorial dans la somme, au poteau des fusillés. “Le devoir de mémoire, c’est ne pas
oublier ce qui s’est passé, ne pas oublier surtout ceux qui ont œuvrés pour que le pays
retrouve leurs libertés. Mettre en valeur le poteau des fusillés, c’est parce que 35 personnes
y ont été assassinées. Le plus jeune avait 17 ans, leurs mémoires ne doivent pas être
oubliées”. Au quotidien, l’association lutte afin de rendre hommage à ceux qui, au nom de la
haine ont perdu la vie.
“Il ne faudrait pas que l’histoire soit un éternel recommencement”, Myriam Cappe.

Lucas C., Science Politique

Articles publiés 59

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut