Les élections présidentielles françaises de 2022 sont sujet à de nombreux enjeux, plus particulièrement chez les jeunes. Ces élections sont sujets à des évolutions, dans les nouvelles manières de communiquer (qui ont pris le pas sur les équilibres politiques), les nouvelles préoccupations et les nouvelles manières de s’exprimer chez les politiques : cette élection est le théâtre de nouvelles manières d’interagir entre les jeunes et les domaines politiques, pour essayer de les intéresser ou même les encourager à voter ; alors que l’intérêt pour les domaines politiques est en nette baisse chez les jeunes.
Le rapport des jeunes aux domaines politiques et à ses élections est très particulier. Il est donc nécessaire de s’intéresser aux interprétations particulières et à l’importance donnée à ces élections chez les jeunes électeurs. Pour cela, on va notamment s’intéresser aux rapports que portent des étudiants de science politique amiénois vis-à-vis des élections présidentielles, ainsi que les enjeux qui les entourent (information politique, réseaux sociaux, etc.)
Nous allons concentrer notre étude des rapports des jeunes aux élections à des étudiants de science politique, car ils sont censés disposer d’un rapport plus construit à la politique puisqu’ils ont décidé d’appuyer leurs études sur ces sujets. Le fait d’interroger ces profils ne garantit pas une participation ou même un intérêt à ces élections, mais peut permettre d’obtenir des réponses qui sont régis sur un bagage plus confirmé. Les personnes que je vais interroger sont deux élèves de L2 de Science Politique, avec lesquels j’échange régulièrement (notamment dans les domaines politiques) : ce qui va me permettre de soutirer des informations plus nombreuses et plus diverses.
Nous allons donc voir les rapports qu’entretiennent ces deux étudiants avec la politique, mais surtout les élections présidentielles à venir.
Dans un premier temps, je souhaite tout d’abord savoir si les personnes que je vais interroger comptent voter aux prochaines élections. Les deux me répondent qu’ils comptent bien participer à ces élections, et sont tous certains de qui ils vont voter. Ils portent tous les deux une importance à s’intéresser aux prochaines élections. Vincent compte bien voter pour les deux tours de l’élection et déclare même avoir assisté à plusieurs meetings d’un candidat. Gaelle justifie le fait de porter un intérêt à ces élections par le fait qu’elle a toujours vu ses parents voter, ce qui lui a transmis une importance sur le fait d’aller voter et de s’intéresser à la politique, elle se doit donc d’aller voter. Le vote à un sens très fort pour elle. Pour comprendre cet intérêt, je leur demande notamment s’il s’informent sur ces élections et ce qu’ils pensent des méthodes de communication utilisés lors de ces élections. Gaelle s’informe sur ces élections, mais pas assez à son sens. Elle déclare qu’elle s’informera plus lorsque les élections vont s’approcher, car elle en a marre du système médiatique et des techniques employés par les candidats. Pour elle, les informations politiques sont bien transmises ; mais tout aussi facilement recevables, comme évitables. Elle critique certains candidats qui utilisent d’une mauvaise manière les plateformes sur Internet pour se rapprocher de leurs électeurs. Vincent, lui, s’informe « en permanence » sur les élections : l’élection étant au cœur de l’actualité. Il s’informe notamment par l’intermédiaire de la presse d’opinion, étant lui-même engagé politiquement. Pour lui, les nouvelles méthodes de communication des candidats peuvent à la fois être considéré comme innovants, comme archaïques. Pour lui, certains candidats ne prennent pas assez en compte la communication, pourtant essentiel à une campagne présidentielle. Les réseaux sociaux étant devenus la principale source d’information des jeunes, je leur demande s’il suivent des politiques sur les réseaux sociaux, pouvant contribuer à une démarche d’inf0rmation. Gaelle interprète les réseaux sociaux comme un espace personnel qui ne doit pas être confondu avec les domaines politiques, elle ne veut pas être exposé à la « propagande » des candidats. Elle ne veut pas voir la politique s’immiscer dans ses réseaux sociaux, elle veut plutôt s’informer par l’intermédiaire des médias. Pour elle, suivre une personnalité politique lui donne encore plus de pouvoir et renforce leur position de « personnes importantes ». Vincent, lui, suit beaucoup de politiques sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter : les politiques qu’il suit sont très « ciblés » et il refuse de suivre des personnes à l’opposé de ces convictions personnelles. Pour finir cette enquête, je leur ai demandé s’il pensaient que les candidats s’intéressaient aux préoccupations de la jeunesse, qui est la principale raison pour laquelle les jeunes ne porte plus d’intérêt à la politique. Gaelle pense que la jeunesse n’est pas un enjeu qui n’est pas assez « important » pour pouvoir motiver un intérêt chez les politiques. Pour Vincent, la jeunesse reste un sujet qui est encore trop délaissé par une grande majorité des candidats. Malgré les enjeux venant après la crise du COVID-19 tels que la précarité étudiante ou d’autres enjeux tels que les enjeux climatiques, la lutte contre les inégalités, etc., la jeunesse ne semble pas, pour lui, être un enjeu important pour les candidats.
Louis PERRET, L2 Science Politique